Allah dit dans le Coran:

« Ô, les gens! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle et vous avons désignés en nations et tribus, pour que vous vous entre connaissiez. Oui, le plus noble des vôtres, auprès de Dieu, c'est le plus pieux des vôtres... » Sourate 49 (Al-hujurât), verset:13.

التبادل والتحاور ضروري في حياة الناس لانه يرفع الأفكار الخاطئة ويقود إلى التفاهم والتعايش والتعاون الذي يقود الإنسان إلى النجاح في حياته

L'échange avec ses convenances est essentiel entre les êtres humains.

Il permet de lever les incompréhensions et les idées reçues et nous amène à mieux nous connaître pour s'apprécier et s'aider mutuellement. La réussite de la mission de l'être humain sur cette terre est liée inéluctablement à ce bon échange et à ce respect mutuel.

Dieu nous apprend de quelle manière converser avec les gens pour les amener à la conversion. Nous y relevons ainsi une série de conditions :

 

  1. La modération du départ المجادلة الحسنة

Dans la manière de mener le dialogue en Islam, il existe un point de départ et un mode particulier : ادع الى سبيل ربك بالحكمة

« Appelle au chemin de ton Seigneur avec la sagesse et la bonne exhortation, puis discute avec eux sur un ton modéré » [4]

Le ton modéré est à employer dans une discussion dont le point de départ est la vérité. نقطة البداية تكون بناءا على الحق

Toutefois, il est parfois préférable de recourir à la persuasion الاقتناع Celle-ci utilise la connaissance certaine et renvoie à la "sagesse"  

  1. La sagesse

« Appelle au chemin de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation » [6] الحكمة مستندة الى العلم والمعرفة

La « sagesse » est généralement un générique de tout ce qui est bien et profitable pour les hommes, mais ici elle signifie plutôt la connaissance authentique et la science précise dont on ne saurait se détourner et qui ne souffre ni déformation ni travestissement. Celui donc qui dialogue avec autrui doit s'appuyer d'abord sur une connaissance véritable. C'est d'ailleurs pour cela que le Prophète (P.S) reprenait souvent cet enseignement coranique :

 

  1. La clairvoyance قل هذه سبيلي ادعوا الى الله على بصيرة

« Dis: "Voici ma voie : appeler à Dieu en toute clairvoyance » [7]

C'est à dire sans précipitation aucune et avec pondération, car il détient la connaissance véritable et inébranlable.

 

  1. La douceur اللين

« Allez trouver Pharaon: son impiété s'accroît de jour en jour ! Parlez-lui sur un ton affable! » [8] فقولا له قولا لينا

Dieu, à travers plusieurs de ses versets coraniques. Ainsi, lorsque Dieu le Tout Puissant donne l'ordre à Moïse et à son frère Aaron de se rendre auprès de Pharaon. Malgré la tyrannie de Pharaon, Dieu conseille le recours à la douceur, sans violence ni passion.

 

En ce qui concerne les gens du livre, nous trouvons des termes comme (Jadal) qui veut dire discussion et dont le point de départ doit être la douceur :

« Ne discutez pas avec les gens du livre que de la manière la plus douce sauf ceux d’entre eux qui ont été injustes. Dites : « Nous avons cru à ce qui nous a été révélé et vous a été révélé, Notre Dieu et Le vôtre ne sont qu’un seul et même Dieu et nous Lui sommes entièrement soumis » [1]

استعمال اللين والنقاط المشتركة بيننا

 

Il s’agit ainsi d’être doux et d’utiliser les points communs et le terrain d’entente dans le respect et la reconnaissance de l’autre :

قل يا أهل الكتاب تعالوا الى كمة بيننا

« Dis : "Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah. »[2]

….S’ils tournent le dos dîtes : « Soyez témoins de ce que nous sommes musulmans »[5]

Ce verset a été révélé quand les Arabes chrétiens de Najran furent en désaccord avec le Prophète au sujet de la nature de Jésus. Dieu lui ordonna de les inviter à maudire avec lui les menteurs : c’est : « l’ordalie d’exécration »[6] المباهلة. Les Najranites ne relevèrent pas le défi et se retirèrent à bout d’argument[7]. تنظيم لقاءات حوارية مع أهل الكتاب

الإيمان، الأخرة ، بداية الخلق، دون إكراه أو الحط من شان الآخرين

En suivant l'exemple du Prophète Muhammad, paix et bénédictions de Dieu sur lui, qui s'entretint notamment avec les chrétiens de Najran[8], il est possible et même louable d'organiser des dialogues avec les gens d'autres confessions sur des sujets tels que l'Unicité de Dieu, la mission des prophètes ou l'origine de l'humanité. Ces dialogues doivent se dérouler dans une atmosphère saine, sans faire usage de la coercition, et en évitant de rabaisser les autres ou de les blesser.

 

Malgré les différences qui existent entre l'islam et les autres religions révélées, il y a un terrain d'entente commun où tous peuvent se rencontrer. Par exemple, toutes les religions divines reconnaissent les notions de divinité, مبادئ الألوهية de mission prophétique et de vie éternelle بعثة الرسل واليوم الآخر . Elles acceptent toutes les principes de bonne conduite et se préoccupent de la structure sociale de la famille الأخلاق والبنية الاجتماعية والعائلية . Elles ont des vues convergentes sur les questions relatives à l'environnement البيئة , aux droits de l'homme حقوق الإنسان , à la défense des oppriméesالدفاع عن المظلومين , la confrontation de l'injustice et du despotisme إقامة العدل و ضد الاستبداد; elles dénoncent les génocides, les agressions et le fanatisme.

 

Quand une délégation de Chrétiens vint à Médine en provenance de Najran, une ville du sud-ouest d‘Arabie, le Prophète les reçut dans sa mosquée et les invita à dire leurs prières à l’intérieur de la mosquée. Les Musulmans disaient leurs prières d’un côté de la mosquée et les Chrétiens de l’autre. Au cours ce cette visite, le Prophète discuta aimablement avec eux sur de nombreux sujets. [11]

Ceci prouve la considération du prophète pour les gens du Livre et le souci d’établir une solidarité humaine et spirituelle entre les croyants de toutes les religions.

 

On cite les échanges qui ont eu lieu entre le Prophète et le roi des qubt :

Le prophète lui proposa dans une lettre pleine de douceur de respect et de sagesse d’embrasser la religion de l’unicité. En retour, celui-ci lui offrit de précieux cadeaux dont Maria qui lui donna son enfant Ibrahim qui mourut peu de temps après sa naissance. Le Prophète a accepté tous les cadeaux du roi, excepté un médecin, car disait t-il, « notre alimentation est mesurée ».

Les Coptes d’Égypte bénéficient d’un statut particulier et d’un rang distingué dans la mesure où le Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui - a fait à leur égard des recommandations spécifiques.

La Mère des Croyants Umm Salamah - que Dieu l’agrée - rapporte que le Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui – donna les recommandations suivantes avant de mourir :

« Je vous recommande par Allâh les Coptes d’Egypte. Vous les vaincrez et ils seront pour vous un appui matériel et un renfort dans le chemin d’Allâh »[16]

وقد أوصى الرسول عليه الصلاة والسلام بقبط مصر فقال: إنكم ستظهرون عليهم ويكونون لكم عدة.

 

Ensuite Omar signa le traité de paix connu jusqu'à nos jours sous le nom "Assurance de Omar". Il se présenta comme suit (extrait) :

« Du serviteur de Dieu et commandeur des croyants, Omar.

Les habitants de Jérusalem sont assurés de la sécurité de leur vie et de leurs biens. Leurs églises et croix seront préservées. Leurs lieux de culte resteront intacts. Ils ne pourront être confisqués ou détruits. Ce traité s'applique à tous les habitants de la cité. Les gens seront tout à fait libres de suivre leur religion, ils ne devront subir aucune gêne ou trouble… »

"هذا ما أعطى عبدُ الله عمرُ أميرُ المؤمنين، أهلَ إيليا من الأمان :

أعطاهم أماناً لأنفسهم وأموالهم ولكنائسهم وصلبانهم، وسقيمها وبريئها وسائر ملته؛ أنه لا تُسكن كنائسهم ولا تُهدم، ولا يُنتقص منها ولا من حيِّزها، ولا من صليبهم ولا من شيء من أموالهم، ولا يُكرهون على دينهم، ولا يضارّ أحد منهم، ولا يسكن بإيليا معهم أحد من اليهود.

[Ref. At-tabari, op.cit, 2éme partie page 449.

Le patriarche orthodoxe de Jérusalem publia le 01 janvier 1953 une copie de l’original du manuscrit de la librairie d’Al-fanar (dans un des districts administrés par Istanbul) de ce qui serait « L’assurance de Omar » (Bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem, Document n° 552).]

 

Les portes de la ville étaient ouvertes. Omar se dirigea directement vers le Temple de David (Masjid Al Aqsa.) Il fit sa prière sous l'arche de David.

Il visita ensuite la plus grande église de la ville. Il s'y trouvait justement lorsque vînt l'heure de la prière de l'après midi.

« Tu peux faire ta prière dans l'église », dit l'évêque. « Non », dit Omar. « Si je fais cela, il pourrait arriver un jour que les musulmans prennent cette excuse pour s'emparer de votre église. »

Ainsi, il préféra faire sa prière sur les marches de l'église. De plus, il donna un écrit à l'évêque, qui stipulait que les marches ne devaient pas être utilisées pour la prière en commun ni pour l'appel à la prière.

مسجد عمر بن الخطاب بالقدس. بعد تسلم عمر بن الخطاب مفاتيح بيت المقدس من البطريرك صفرونيوس "Sophronius" خطب عمر في أهل بيت المقدس قائلا : "يا أهل ايلياء لكم ما لنا وعليكم ما علينا." ثم دعاه البطريرك لتفقد كنيسة القيامة، فلبى دعوته، وأدركته الصلاة وهو فيها فالتفت إلى البطريرك وقال له أين أصلى، فقال "مكانك صل" فقال : ما كان لعمر أن يصلي في كنيسة القيامة فيأتي المسلمون من بعدي ويقولون هنا صلى عمر ويبنون عليه مسجدا. وابتعد عنها رمية حجر وفرش عباءته وصلى، وجاء المسلمون من بعده وبنوا على ذلك المكان مسجدا المسمى بمسجد عمر.

La mosquée d'omar

Omar voulut bâtir une mosquée à Jérusalem. Il demanda à l'évêque quel site conviendrait le mieux à son projet. L'évêque lui suggéra le Sakhra, à savoir le rocher où Allah s'adressa au Prophète Jacob. Les chrétiens y avaient amoncelé des immondices pour irriter les juifs. Omar lui-même prit part au nettoyage. Jérusalem, cité du Christ était ainsi témoin du sens de l'équité qui caractérisait l'Islam et qui est une conséquence du bon dialogue, du respect et de la reconnaissance de l’autre. Lorsque toute trace d'impureté fut enlevée, on bâtit une mosquée à cet endroit qui existe encore de nos jours et est connue sous le nom de Mosquée de Omar.