Entretien avec Mahmoud de la mosquée En-Nour de Nice

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Jacques : Salam aleykoum, pouvez-vous vous présenter ainsi que la mosquée ?

Hamza : Wa’Aleykoum salam, je m’appelle Mahmoud Benzamia, recteur de L’institut Noiçois En-nour. Alors c’est institut et une mosquée. Nous avons les activités cultuelles qui consistent bien évidemment à assurer les prières quotidiennes et celles du vendredi, les conférences, dourous… Et le 2ème aspect culturelle, on dispose de cours d’apprentissage de la langue arabe, du Coran, pour toutes catégories, les enfants, ados, adultes…

 

J : cet institut est connu pour avoir fait l’actualité, avec notamment le maire qui empêche l’ouverture de ce lieu, pouvez-vous rappeler rapidement l’historique des problèmes ?

H : le projet a été initié en 2003, le bâtiment, a été acheté la même année. Dans le contrat, il était bien défini que le projet était une mosquée à la destination de la communauté musulmane.

– En 2005, le projet a été refusé par l’ancien maire de Nice.

– En 2010, Estrosi (maire actuel de Nice, NDLR), m’a invité a redéposer le projet afin de l’étudier, et effectivement, il a accepté notre institut avec les mêmes conditions.

En 2012 pour des raisons politiques et électorales, il a envoyé un courrier stipulant que vous devez arrêter les travaux, et que jamais je nous vous ai donner les autorisations !

– Fin 2012, le combat judiciaire et administrative a commencé, parce qu’il a cru qu’on a commencé les travaux sans autorisations… De suite, il a lancé sa première DUP – demande d’utilité publique – pour mettre en place une crèche, et nous exproprier du bâtiment.

– En 2015, la DUP a été refusée par l’ancien préfet. À chaque fois qu’il lance une attaque administrative, il est à chaque débouté par le tribunal administratif, qui nous a donné les autorisations pour l’ouverture officiel en juin 2016. Estrosi a refusé de signer, il a fait appel auprès du Conseil d’Etat, la plus haute autorité en la matière pour ce genre d’affaire. Ce dernier a validé la procédure. Jusqu’à maintenant, il refuse de payer l’astreinte de 500 €. Le Préfet s’est substitué au maire pour signer.

– L’année dernière en 2017, il a lancé une 2eme DUP, cette fois-ci, il a adossé un espace coworking à une crèche.

 

J : excusez-moi, mais des bureaux pour faire un espace coworking, il y a en partout ici…

H : Le commissaire enquêteur a donné ses conclusions cinglantes contre le maire ! Il a démonté tous les arguments, que c’est impossible de nous exproprier du lieu, et impossible à mettre en place son projet. Estrosi a aussi lancé en 2017, une procédure auprès du parquet concernant les travaux comme quoi, il y a des infractions au niveau des entreprises, qui ont travaillé avec nous illégalement… L’enquête a duré 9 mois. En toute transparence, nous avions transmis toutes nos factures au procureur. Le dossier a été transmis chez le maire illégalement ! Et il a cru bon porter plainte contre-nous, en voyant tout cela.

Mais hamdu lillah, le 1er jour de Ramadan, le procureur a rendu ses conclusions : la mosquée n’a commis aucunes infractions au niveau des travaux.

 

J : pourquoi un tel acharnement sachant qu’il y a des mosquées à Nice, comme aux Moulins ou à l’Ariane (quartier populaire, NDLR) ?

M : pour commencer, nous sommes indépendants à toute organisation nationale, internationale, nous sommes apolitique, et nous sommes liés à AUCUNE personnalité politique. Sachant que la maire travail essentiellement avec le clientélisme, il prend la communauté musulmane en otage pour satisfaire son électorat de base.

Autre point essentiel, nous ne sommes pas dans un quartier défavorisé, nous sommes dans une zone plutôt privilégiée, avec des entreprises, des concessionnaires autos, des résidences plutôt classe moyenne…

J : enfin, la communauté musulmane ne va pas rester toujours dans des quartiers populaires… 

M : exactement, nous avons des fidèles qui viennent de partout. Les voisins ont remarqué que nous avions une bonne fréquentation, nous n’avons aucun problème avec eux, ils se disent : “tiens, ils sont normaux !”.

 

J : là, concrètement, la mosquée est ouverte, qu’est que Estrosi compte faire maintenant ? 

M : je ne sais pas, il a tout usé, tout dépensé. Les conclusions ont été claires et nettes, et nous attendons maintenant que le préfet signe l’arrêté définitif par rapport à la DUP.

 

J : un dernier mot à rajouter ?

Un bon mois de Ramadan, que la paix règne dans les cœurs des gens. Plus que jamais nous avons de paroles de miséricorde, et nous avons vocation en tant que le lieu de culte à transmettre ces messages.